jeudi 1 mai 2008

ACTUALISATION DES PECHES CAPITAUX

Article de www.cyberpresse.ca, le lundi 10 mars 2008:


"Le Vatican actualise la liste des péchés


La consommation de drogues, la pollution et les injustices économiques sont au nombre des péchés désormais combattus par l'Église catholique, a annoncé le Vatican, en y ajoutant que leur impact sur la société s'accroît avec la mondialisation.


Dans une interview publiée dans le quotidien du Vatican, L'Osservatore Romano, Monseigneur Gianfranco Girotti a expliqué que certains péchés ont une incidence grandissante sur la société.


«Si hier le péché avait une dimension plutôt individualiste, il a aujourd'hui une résonance surtout sociale en raison du large phénomène de la globalisation», a déclaré Mgr Gianfranco Girotti, régent de la Pénitencerie apostolique, un corps du Vatican qui rend des décisions sur des sujets de moralité et attribue des absolutions.


Dans une interview à l'Osservatore Romano, le journal du Vatican, daté de dimanche, Mgr Girotti estime que «l'attention au péché se fait plus urgente aujourd'hui qu'hier, à cause des répercussions qui sont plus grandes et plus destructrices».


«Il y a différents secteurs dans lesquels nous relevons des comportements coupables au regard des droits individuels et sociaux», a souligné le régent, évoquant le champ de l'écologie avec la pollution environnementale, ou encore les inégalités sociales et économiques - «les pauvres deviennent toujours plus pauvres et les riches toujours plus riches».


Mgr Girotti cite également «la bioéthique, où nous ne pouvons pas ne pas dénoncer plusieurs violations des droits fondamentaux de la nature humaine, à travers des expérimentations, des manipulations génétiques, dont les aboutissements sont difficilement contrôlables», selon lui.


Il a également évoqué la consommation de drogues, «qui affaiblit l'esprit et obscurcit l'intelligence», la pollution ainsi que l'accroissement des différences sociales et économiques entre les riches et les pauvres responsable d'une «insupportable injustice sociale».


Gianfranco Girotti a ajouté que l'Église catholique restait par ailleurs préoccupée par l'avortement et la pédophilie, également considérés comme des péchés.


En juin 2007, le cardinal Renato Martino avait présenté le document «Orientations pour la pastorale de la route», préparé par le Conseil pontifical pour les migrants et les itinérants, en indiquant que «même un dépassement dangereux pouvait être une occasion de pécher», dénonçant «imprécations, blasphèmes, gestes impolis et absence de courtoisie».


L'Église catholique a fixé au nombre de sept les péchés capitaux: la paresse, l'orgueil, la gourmandise, la luxure, l'avarice, la colère et l'envie."



______________________________________



Article du Journal de Montréal, rédigé par Noée Murchison, le 18 mars 2008 ( http://www.canoe.com/ ):



"Pécher, c'est pas grave



Les catholiques ne fréquentent plus les églises et ne considèrent pas important de commettre des péchés, qu’ils ne connaissent plus, au surplus.


À quelques jours de Pâques, quarante pour cent des catholiques n'arrivent pas à nommer un seul des sept péchés capitaux et la plupart trouvent que ce n'est pas grave de les commettre.



C'est ce que révèle un sondage réalisé par Léger Marketing pour le compte du Journal de Montréal quelques jours après que le Vatican ait actualisé sa liste de péchés pour y inclure la consommation de drogue, la pollution et les injustices économiques.


«Tandis qu'on les considérait comme des péchés capitaux il n'y a pas si longtemps, les gens trouvent maintenant que cinq des sept péchés ne sont pas graves du tout», indique Christian Bourque, vice-président de la recherche chez Léger Marketing.


Ceci marque une énorme transformation des mentalités depuis cinquante ans, disent tous les experts en religion consultés par le Journal.


Selon Louis Rousseau, les péchés capitaux demeurent toutefois très pertinents aujourd'hui. «C'est une grille d'auto-examen de nos comportements. C'est aussi utile pour s'évaluer sur le plan moral qu'un budget peut l'être pour contrôler nos dépenses», estime le professeur de sciences des religions à l'UQAM.


Chute libre


Hier, le premier volet de notre sondage révélait qu'une majorité de Québécois pensent qu'ils ont perdu leurs valeurs morales depuis qu'ils ont déserté les églises. Ce sondage sans précédent indique aussi que la connaissance des péchés capitaux est en chute libre au Québec.


Même parmi les catholiques pratiquants, la gourmandise est le seul péché qui a été identifié par la moitié des répondants. Moins d'un tiers des catholiques ont pu nommer la colère et la paresse.


«À l'époque, les enfants récitaient les péchés avec Le Petit Catéchisme, mais ce type d'enseignement a presque disparu», dit M. Bourque.


L'ère moderne


Trois experts confirment que les péchés sont moins connus depuis les années 1960, quand le Vatican a voulu moderniser le catholicisme.


«Expliquer aux gens que la luxure est un péché capital ne passait plus très bien à partir de 1970. Le mot péché fait peur, alors l'Église a édulcoré la notion», explique le spécialiste Kristoff Talin. "

Aucun commentaire: